L'amélioration des circuits d'alertes dans les crèches

Florence Dabin, Présidente de France Enfance Protégée a remis, le 3 octobre 2024 un rapport à la Ministre Agnès Canayer dans lequel elle propose un circuit de recueil d’alertes pour les signalements de maltraitance dans les crèches et autres lieux d’accueil du jeune enfant.

Je vous résume ici ce rapport de 174 pages.

Le rapport Dabin

Ce rapport analyse les circuits de signalement de la maltraitance dans les lieux d’accueil du jeune enfant en France et propose des solutions pour améliorer leur efficacité.

Il s’appuie sur des auditions de professionnels, des déplacements dans différents départements et des analyses de documents existants.

La question de la maltraitance

Le rapport souligne l’importance d’une définition commune de la maltraitance, en s’appuyant sur la définition légale inscrite dans le CASF (article L. 119-1) :

“La maltraitance au sens du présent code vise toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un défaut d’action compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement. Les situations de maltraitance peuvent être ponctuelles ou durables, intentionnelles ou non. Leur origine peut être individuelle, collective ou institutionnelle. Les violences et les négligences peuvent revêtir des formes multiples et associées au sein de ces situations.”

 

Il propose également une liste non exhaustive de situations pouvant relever d’alertes, en se basant sur des travaux scientifiques et des référentiels internes d’institutions. On y trouve entre autres : 

  • Le défaut de surveillance
  • Les négligences et violences
  • L’organisation de travail défectueuse
  • L’insalubrité ou l’illégalité de certaines crèches

Les circuits d'alerte en cas de maltraitance

Le rapport Dabin présenre différents circuits existants, mettant en avant le rôle de la PMI, de la CRIP et du 119.

 Le rapport analyse également les organisations mises en place par les gestionnaires d’établissements d’accueil du jeune enfant.

 

La proposition de circuit d'alertes

Le rapport propose un circuit cible unique pour tous les émetteurs d’alertes, qu’il s’agisse de parents, de professionnels ou d’institutions. Ce circuit s’articule autour de plusieurs étapes clés :
  • Prévention des maltraitances : le rapport insiste sur la nécessité de mener des actions de prévention pour créer un environnement favorable à la bientraitance. Cela inclut la sensibilisation des professionnels, l’amélioration des conditions de travail et le renforcement du contrôle des antécédents lors des recrutements.
  • Sensibilisation et communication : il recommande une communication claire et accessible sur le circuit de signalement, ainsi que sur les signes de maltraitance. Il propose la création de supports dédiés aux professionnels et au grand public.
  • Recueil de l’alerte : le rapport préconise l’harmonisation des fiches de recueil et la création de formulaires en ligne avec des champs bloquants pour standardiser les informations recueillies.
  • Traitement du signalement : le rapport recommande la formalisation de procédures claires pour le traitement des alertes, incluant l’évaluation de la situation, la prise de décision et la coordination des acteurs.
  • Suivi de l’alerte : Florence Dabin insiste sur la traçabilité des actions menées et la mise en place de mesures de protection pour les enfants victimes, de soutien aux parents et de suivi des professionnels mis en cause.
Le rapport propose également la mise en place d’outils partagés entre les différentes institutions impliquées (Département, Préfet, CAF, communes) pour faciliter la coordination et l’échange d’informations. Il encourage notamment la création de tableaux de bord centralisant les alertes et les actions menées.
Enfin, le rapport préconise la remontée des données au niveau national via la DREES pour assurer un pilotage global de la politique publique de lutte contre la maltraitance dans l’accueil du jeune enfant.
En conclusion, ce rapport propose un cadre complet et pragmatique pour améliorer la prévention et le traitement des maltraitances dans les lieux d’accueil du jeune enfant. Il s’appuie sur les bonnes pratiques existantes et propose des solutions concrètes pour renforcer la protection des enfants et la qualité de leur accueil.

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