L'IGAS dévoile son plan pour les assistantes maternelles

Publié le 8 septembre 2025, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), rédigé par Isabelle Benoteau, François Carayon et Thierry Leconte, se penche sur un enjeu crucial pour notre société : l’accueil de la Petite Enfance par les assistant.e.s maternel.le.s.

Ce rapport évalue la qualité de l’accueil individuel et l’attractivité du métier d’assistant maternel, un mode de garde essentiel mais en déclin, dans le cadre de la mise en place du service public de la Petite Enfance au 1er janvier 2025.

L’objectif est ambitieux : créer 100 000 places d’accueil supplémentaires d’ici 2027, alors même qu’un quart des assistants maternels actuels approche l’âge de la retraite.

Voici un résumé de ce rapport, téléchargeable dans son intégralité ici.

L’accueil individuel : Un mode d’accueil en déclin, malgré ses atouts

L’accueil au domicile des assistants maternels est le mode d’accueil le plus répandu pour la Petite Enfance, représentant 31,5 % de la capacité totale d’accueil !
Ce type d’accueil est reconnu pour favoriser la construction de liens d’attachement sécurisants pour les très jeunes enfants, grâce à la présence d’un adulte référent et un encadrement personnalisé. Cependant, la profession est confrontée à un déclin notable. Plusieurs facteurs expliquent cette désaffection :
  • Un fort manque de reconnaissance : le métier est souvent associé à la sphère domestique
  • Des conditions de travail pénibles : de larges amplitudes horaires (42 heures en moyenne par semaine) pour des salaires souvent faibles si l’assistant maternel garde moins de trois enfants.
  • La précarité professionnelle : l’emploi direct par les parents entraîne une complexité administrative et un risque d’impayés de salaires. L’isolement professionnel est également un facteur de risque.
  • Le vieillissement de la profession : un quart des assistants maternels avait plus de 57 ans en 2023, soulignant un besoin urgent de renouvellement.

Les pistes de l’IGAS pour revaloriser la profession

Le rapport propose plusieurs recommandations pour rendre le métier plus attractif et garantir un accueil de qualité :

1. Renforcer la reconnaissance et l’attractivité :

  • Mener des campagnes de communication pour valoriser l’image de la profession et lutter contre les stéréotypes de genre, y compris auprès des jeunes
  • Renommer la profession avec un nom commun aux métiers de l’accueil collectif et non genré, pour construire une identité professionnelle plus unifiée dans le secteur de la Petite Enfance
  • Étudier la possibilité d’octroyer des bonus pour l’accueil en horaires atypiques ou pour les enfants en situation de handicap

 

2. Améliorer les conditions de rémunération et réduire la précarité :

  • Augmenter le salaire minimum pour atteindre un tiers du SMIC, avec la garde de trois enfants comme référence pour un SMIC horaire
  • Revaloriser l’indemnité d’entretien pour mieux couvrir le temps de travail hors présence des enfants (préparation, nettoyage, etc.)
  • Sécuriser les salaires en rendant opposable aux parents la volonté de l’assistant maternel d’adhérer à Pajemploi+ (qui garantit jusqu’à trois mois de salaire en cas d’impayés) et en facilitant l’indemnisation chômage en cas de non-paiement
  • Introduire un délai de carence de trois jours pour la suspension du paiement du salaire en cas d’absence pour enfant malade, comme en accueil collectif

 

3. Renforcer la formation et la professionnalisation :

  • Augmenter la durée de la formation initiale obligatoire à 180 heures, avec un module unique et des périodes d’immersion
  • Rendre obligatoire la participation à des journées annuelles d’analyse des pratiques professionnelles et de formation continue (deux journées d’analyse, une de formation), avec maintien de salaire, comme condition de renouvellement de l’agrément
  • Développer des formations mutualisées entre tous les professionnels de la Petite enfance (assistants maternels, professionnels d’EAJE, ATSEM, animateurs de RPE)

 

4. Promouvoir les crèches familiales :

Ces structures, où les assistants maternels sont salariés, offrent  :

  • Une meilleure sécurité d’emploi
  • Un soutien hiérarchique et
  • Un collectif de travail

Le rapport préconise d’en faire le cadre d’exercice privilégié à terme.

Il propose également de faire clarifier leur statut d’emploi et soutenir financièrement ces structures via la prestation sociale unique (PSU) et un accompagnement des gestionnaires par les CAF.

5. Simplifier l’accès et améliorer la gouvernance :

  • Centraliser et consolider les données des CAF, PMI et URSSAF pour offrir une information détaillée et actualisée sur l’offre d’accueil au niveau communal, accessible au public
  • Recentrer l’agrément sur les conditions du lieu d’accueil et mieux définir un référentiel bâtimentaire
  • Mettre en place une gouvernance nationale interministérielle forte pour la Petite Enfance, réactivant le comité interministériel à l’enfance
  • Rendre obligatoire la transmission des comptes-rendus de visite par la PMI.

En conclusion

Ce rapport propose donc une feuille de route pour adapter et dynamiser l’accueil individuel, afin qu’il puisse pleinement s’intégrer au futur service public de la Petite Enfance et garantir une qualité d’accueil optimale pour les enfants, tout en revalorisant une profession essentielle.

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