Diagnostic des crèches : à bout de souffle

Cela n’est pas un scoop pour les crèches mais c’est enfin officiel : le rapport de la Commission d’enquête fait l’état du secteur de la Petite Enfance. Le diagnostic est sans surprise : les crèches sont à bout de souffle !

La commission d'enquête

La Commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur le modèle économique des entreprises de crèches et la qualité de l’accueil des jeunes enfants au sein de leurs établissements a été validée le 28 novembre 2023.

Si vous n’avez pas suivi les auditions, vous pouvez les visualiser ici :

https://videos.assemblee-nationale.fr/commissions.modele-economique-des-creches-ce

Le rapport de la commission d'enquête

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INTRODUCTION

I. UN CONTEXTE PARTICULIER : LA MISE EN LUMIÈRE DE MALTRAITANCES DES JEUNES ENFANTS DANS LES CRÈCHES

II. LE SYSTÈME FRANÇAIS D’ACCUEIL DU JEUNE ENFANT RESSEMBLE À CELUI DES AUTRES PAYS EUROPÉENS

III. UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À INTERROGER DANS LE CADRE DE LA CONSTRUCTION DU SERVICE PUBLIC DE LA PETITE ENFANCE

A. UN CADRE JURIDIQUE RÉNOVÉ PAR LA LOI POUR LE PLEIN EMPLOI

B. UNE POLITIQUE D’ACCUEIL DU JEUNE ENFANT TRÈS FORTEMENT SOUTENUE PAR DES FINANCEMENTS PUBLICS

1. Un effort financier essentiellement porté par la branche famille de la sécurité sociale

2. Le soutien financier de l’État en faveur de l’accueil des jeunes enfants se manifeste au travers de dépenses fiscales

3. Le tiers financement du bloc communal, soutien historique du secteur de la petite enfance

IV. LES TRAVAUX DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE RELATIVE AU MODÈLE ÉCONOMIQUE DES CRÈCHES

PREMIÈRE PARTIE : LE MODÈLE ÉCONOMIQUE DES CRÈCHES, CONSTRUIT POUR FAVORISER LE PRIX LE PLUS FAIBLE ET LA CRÉATION DE NOUVELLES PLACES, NE PREND PAS EN COMPTE LA QUALITÉ D’ACCUEIL DES JEUNES ENFANTS

I. LA POLITIQUE D’ACCUEIL DU JEUNE ENFANT EST MARQUÉE PAR L’INSUFFISANCE DE PLACES EN CRÈCHES ET LA DÉGRADATION DE LA QUALITÉ D’ACCUEIL

A. LA POLITIQUE FAMILIALE FRANÇAISE EST TOURNÉE VERS LA CRÉATION DE NOUVELLES PLACES EN CRÈCHES DEPUIS PLUS DE 20 ANS, DANS UNE LOGIQUE PRIORITAIREMENT QUANTITATIVE

1. Confrontés aux manques de solutions d’accueil pour les jeunes enfants, les gouvernements successifs ont multiplié les « plans crèches »

a. Le constat persistant d’un manque de places en crèches face aux besoins des familles

i. La nécessité constante de créer de nouvelles places en crèches

ii. À rebours des objectifs de création de places, une tendance au « gel » des places existantes

iii. Les inégalités sociales et territoriales dans l’accès à l’accueil en crèche

b. La solution systématiquement proposée : un « plan crèches » pour financer la création de nouvelles places d’accueil

i. Des plans crèches successifs qui n’ont pas réussi à résorber le déficit de places d’accueil

ii. Le dixième « plan crèches »

2. L’ouverture du secteur de la petite enfance aux acteurs privés lucratifs avait pour objectif de répondre à la demande de places en crèches

a. À partir de 2004, les acteurs privés lucratifs sont autorisés, puis encouragés, à investir dans le secteur des crèches

b. De grandes entreprises de crèches se sont ainsi développées notamment grâce à des financements publics sans toutefois résorber la problématique quantitative

i. Des financements publics conséquents ont permis la création et le développement de places en crèche dans le secteur privé lucratif et in fine l’émergence de grandes entreprises de crèches de dimension internationale

ii. Ce haut niveau de financements publics alloués à l’ensemble du secteur de l’accueil du jeune enfant aurait contribué, selon certains acteurs, au développement rapide de grands groupes de crèches.

c. Toutefois, les places créées par le secteur privé lucratif n’ont pas nécessairement complété celles gérées par le secteur public ou associatif, mais ont pu avoir tendance à les remplacer

3. Le modèle dérogatoire des micro-crèches a été créé dans le but de soutenir la création de places en crèches en milieu rural, avec des résultats cependant ambigus

a. Le statut dérogatoire des micro-crèches a été conçu pour encourager la création de places d’accueil en milieu rural

b. Les micro-crèches s’installent en réalité de manière non-contrôlée essentiellement dans les milieux urbains aisés

4. Le développement du secteur privé lucratif fait l’objet de critiques grandissantes

a. Les critiques relatives au lien entre la recherche de rentabilité, propre au secteur privé lucratif, et les graves dysfonctionnements constatés au sein des crèches

b. La question de la financiarisation du secteur de la petite enfance, à travers la présence de fonds d’investissement et de fonds de dette au capital de groupes de crèches

i. La présence des fonds d’investissement ou de dette au capital des groupes de crèches.

ii. L’intérêt financier des investissements réalisés dans les groupes de crèches repose sur le long terme et la qualité du service fourni.

iii. Le rôle des fonds d’investissement et des fonds de dette dans les décisions stratégiques des groupes

c. L’opacité de la structure juridique des grands groupes d’entreprises de crèches

B. LA QUALITÉ D’ACCUEIL, UN IMPENSÉ DE LA POLITIQUE FAMILIALE ALORS QUE LES ALERTES CONCERNANT SA DÉGRADATION SE MULTIPLIENT

1. Le constat d’une qualité d’accueil structurellement dégradée dans les crèches, quel que soit le statut juridique du gestionnaire

a. La qualité de l’accueil en crèche se détériore

i. La qualité de l’accueil en crèche des jeunes enfants se détériore et fait obstacle à la satisfaction complète des besoins des enfants

ii. La qualité de l’accueil se détériore du point de vue des parents, dans le cadre des relations qu’ils entretiennent avec les structures d’accueil

b. Bien que la détérioration de la qualité de l’accueil ait, au départ, été mise en lumière dans le secteur privé, elle concerne en réalité les EAJE de tous statuts juridiques, dans une logique structurelle

i. La détérioration de la qualité de l’accueil a, au départ, été mise en lumière au sein de crèches du secteur privé lucratif

ii. La dégradation de la qualité d’accueil concerne en réalité les crèches de tous statuts

2. La dégradation de la qualité de l’accueil des enfants en crèches résulte essentiellement d’une pénurie de professionnels pour encadrer les enfants

a. La pénurie de professionnels de la petite enfance : une réalité vouée à s’aggraver dans les années à venir

i. La pénurie de professionnels de la petite enfance : éléments chiffrés

ii. Les raisons de la pénurie de professionnels de la petite enfance : des causes multiples tendant à un cercle vicieux appelant une réponse urgente des pouvoirs publics

iii. La difficulté de cartographier précisément les besoins de formation

b. Les conséquences de cette pénurie de professionnels sur les structures d’accueil des jeunes enfants : l’instauration d’un cercle vicieux au détriment de la petite enfance

3. Pour tenter de remédier à cette pénurie de professionnels, les pouvoirs publics ont fait le choix d’un assouplissement des exigences venant alimenter le cercle vicieux de la pénurie de professionnels

a. L’assouplissement progressif de la réglementation applicable à l’encadrement des jeunes enfants dans les crèches…

i. Le tournant de 2010 : le décret n° 2010-613 du 7 juin 2010 relatif aux établissements et services d’accueil des enfants de moins de six ans et l’assouplissement normatif

ii. La réforme Norma en 2021 : simplifier les normes applicables aux EAJE

b. Le défaut d’approfondissement du contenu des formations, pourtant nécessaire à la garantie des besoins fondamentaux des enfants accueillis

c. Pourtant, parallèlement, l’évolution des connaissances relatives aux besoins fondamentaux des enfants aurait dû conduire à un renforcement de la réglementation applicable

i. Une meilleure compréhension des besoins fondamentaux des enfants

ii. Les enfants détiennent des droits en propre qu’il convient de respecter et de faire respecter au sein des EAJE

4. Dans le même temps, l’insuffisance, voire parfois l’absence, de contrôle de la qualité de l’accueil des enfants en crèche accentue la possibilité de dysfonctionnements

a. Le défaut de contrôle opéré sur les professionnels eux-mêmes

i. Parfois, les qualifications et les compétences des professionnels des EAJE ne sont pas contrôlées

ii. Le défaut de contrôle des antécédents professionnels et judiciaires

b. La nette insuffisance des contrôles réalisés par les services de PMI, malgré leur compétence centrale en la matière

i. Le cadre législatif applicable au contrôle des EAJE par les PMI

ii. En pratique, en raison notamment d’un manque de moyens, les PMI contrôlent peu les EAJE

c. Les contrôles réalisés par les autorités finançant les crèches ne portent pas, ou peu, sur la qualité de l’accueil proposé

i. Le contrôle essentiellement financier réalisé par les Caf

ii. Des contrôles au contenu aléatoire par les collectivités territoriales en charge du service public de la petite enfance

iii. L’absence de contrôles par les services de l’État

iv. Des lacunes que l’article 18 de la loi plein emploi a vocation à combler ?

II. LE MODÈLE ÉCONOMIQUE DES CRÈCHES FAVORISE LA CRÉATION DE PLACES D’ACCUEIL SANS ENCOURAGER L’AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE L’ACCUEIL PROPOSÉ

A. LES MODES DE FINANCEMENT DES CRÈCHES VISENT À RÉPONDRE AUX BESOINS DES PARENTS TOUT EN COUVRANT LES COÛTS DE FONCTIONNEMENT DES STRUCTURES

1. La prestation de service unique, modalité de financement de droit commun, a été conçue pour répondre au plus près aux besoins des familles

a. La création de la PSU en 2002 poursuit l’objectif de financer le fonctionnement des EAJE en les encourageant à répondre au plus près aux besoins des familles

b. La réforme de la PSU en 2014 vise à réduire les inégalités de financement des EAJE

c. Le volume financier de la PSU aujourd’hui

2. La prestation d’accueil du jeune enfant constitue une modalité de financement plus souple pour les micro-crèches, mais avec un reste à charge plus important pour les familles

a. La Paje constitue une modalité de financement indirecte des micro-crèches plus souple que la PSU pour les gestionnaires

b. La Paje s’adresse toutefois essentiellement à des familles aisées

B. LA COMPLEXITÉ ET LA DIVERSITÉ DES SOURCES DE FINANCEMENT DES CRÈCHES FINANCÉES PAR LA PSU QUESTIONNENT L’ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE DU MODÈLE

1. Le financement du fonctionnement des crèches PSU est structurellement déficitaire et implique l’intervention d’un tiers financeur

a. La PSU et les participations familiales ne financent, au mieux, que les deux tiers du coût de fonctionnement des crèches

b. Le financement des crèches PSU implique nécessairement l’intervention d’un tiers financeur public ou privé

i. Les collectivités territoriales, principaux tiers financeurs des crèches, sont confrontées à des difficultés grandissantes

ii. En réservant des berceaux au bénéfice de leurs salariés, les employeurs sont devenus un tiers financeur majeur des EAJE, pour un coût très largement pris en charge par l’État

2. Afin de soutenir les dépenses de fonctionnement et d’investissement des gestionnaires de crèches, la Cnaf a mis en place d’un grand nombre d’aides financières complémentaires

a. La Cnaf, à l’aide de bonus et de fonds territoriaux, cherche à consolider le financement des structures tout en améliorant l’offre d’accueil à destination de tous les enfants

i. Les « bonus » forfaitaires des Caf ont pour objectif affiché d’améliorer l’accessibilité de l’offre d’accueil en crèches

ii. Les Caf proposent des financements visant à soutenir les gestionnaires et les collectivités locales et à réduire les inégalités territoriales

b. Les Caf soutiennent également les efforts d’investissement des gestionnaires de crèches selon des règles d’attribution inégalement appliquées

i. Les aides à l’investissement versées par les Caf

ii. Les aides à l’investissement versées par les Caf font l’objet de disparités territoriales et d’un contrôle insuffisant

3. Les modes de financement des crèches ne garantissent pas la pérennité économique de ces structures

a. Les coûts de fonctionnement des crèches augmentent fortement

b. L’évolution des financements de la branche famille n’a pas suivi l’inflation

C. LE MODÈLE ÉCONOMIQUE DES CRÈCHES GÉNÈRE DES DÉRIVES TANT POUR LA QUALITÉ DE L’ACCUEIL QUE POUR LES FINANCES PUBLIQUES

1. La PSU n’encourage pas l’amélioration de la qualité d’accueil des enfants, mais peut au contraire contribuer à la dégrader

a. La PSU oblige les gestionnaires de crèches à optimiser en permanence le niveau d’occupation de chaque structure

b. La PSU n’incite pas les gestionnaires à l’amélioration de la qualité d’accueil proposée aux enfants

2. Le modèle économique des micro-crèches Paje ne garantit pas la qualité de l’accueil proposé aux enfants

3. La commercialisation des places en crèches constitue une manne financière pour les intermédiaires tout en reposant jusqu’à 75 % sur un financement public

a. Le secteur des crèches a vu émerger des plateformes d’intermédiation qui commercialisent des places en crèches auprès d’entreprises réservataires

b. Ces activités d’intermédiation posent question dans la mesure où les marges dégagées sont financées à hauteur de 75 % par de l’argent public

c. Les travaux de la commission d’enquête n’ont, en revanche, pas démontré que le modèle de financement des EAJE a été imaginé dans le seul objectif de permettre aux grandes entreprises de crèches de générer des profits déraisonnables

DEUXIÈME PARTIE : RÉFORMER LE MODÈLE ÉCONOMIQUE DES CRÈCHES DANS LE CADRE DE LA MISE EN ŒUVRE DU SERVICE PUBLIC DE LA PETITE ENFANCE POUR GARANTIR L’ÉQUILIBRE FINANCIER DES STRUCTURES ET ASSURER LA QUALITÉ DE L’ACCUEIL DES JEUNES ENFANTS

I. RÉVISER LES MODES DE FINANCEMENT DES CRÈCHES ET PROMOUVOIR LA QUALITÉ DE L’ACCUEIL DES JEUNES ENFANTS

A. RENFORCER LA QUALITÉ D’ACCUEIL ET L’EFFECTIVITÉ DES CONTRÔLES DES EAJE ET GARANTIR L’ÉGALITÉ DEVANT LE SERVICE PUBLIC DE LA PETITE ENFANCE

1. Renforcer la réglementation applicable aux crèches en lien avec l’évolution des connaissances relatives aux besoins fondamentaux des jeunes enfants

a. Mettre fin à la réglementation dérogatoire applicable aux micro-crèches

b. Rehausser les taux d’encadrement applicables dans l’ensemble des crèches afin de garantir une réponse rapide et appropriée aux besoins exprimés par les enfants accueillis

i. Davantage de professionnels pour prendre en charge les enfants

ii. Calculer le taux d’encadrement au niveau de groupe d’enfants de petite taille

c. Revenir sur les assouplissements des exigences relatives à la qualification des professionnels de la petite enfance

i. Inverser le ratio de qualification résultant de l’article 19 du décret n° 2010-613 du 7 juin 2010

ii. Mettre fin au recrutement de personnels non diplômés à brève échéance

d. Mettre en place une carte professionnelle pour les professionnels des crèches

2. Mettre en place un contrôle régulier et effectif de l’ensemble des établissements d’accueil du jeune enfant

a. Recentrer le contrôle des PMI sur la qualité de l’accueil proposé aux enfants

i. Élaborer des paramètres de contrôle permettant d’améliorer la qualité d’accueil, tant du point de vue réglementaire qu’éducatif et affectif

ii. Déléguer aux Caf le contrôle des pièces administratives et des normes bâtimentaires pour décharger les PMI des vérifications ne nécessitant pas l’intervention d’un professionnel de santé ou de la petite enfance

b. S’assurer que toutes les crèches, quel que soit leur statut juridique, soient effectivement contrôlées

i. Le contrôle de la qualité d’accueil doit concerner toutes les structures, quel que soit leur statut juridique

ii. Les contrôles inopinés doivent, dans la mesure du possible, être privilégiés

iii. Les services déconcentrés de l’État doivent vérifier la réalité des contrôles effectués par les services de PMI sur les crèches

3. Améliorer les conditions de travail des professionnels de la petite enfance afin de mettre fin à la pénurie de ces mêmes professionnels

a. Renforcer l’attractivité des métiers de la petite enfance

i. L’importance de la question salariale

ii. Communiquer sur le sens des métiers de la petite enfance

b. Améliorer les conditions de travail en engageant une démarche de prévention des risques et des maladies professionnelles au sein des crèches

c. Renforcer les parcours de formation initiale et continue pour des professionnels mieux formés, avec des perspectives de carrière plus dynamiques

i. Garantir aux professionnels de la petite enfance une meilleure connaissance des besoins des jeunes enfants

ii. Garantir la dimension pratique des formations dans le domaine de la petite enfance

iii. Donner des perspectives d’évolution de carrière aux professionnels de la petite enfance

iv. Soutenir la création de places dans les formations relatives aux métiers de la petite enfance

B. GARANTIR L’ÉQUILIBRE FINANCIER DES CRÈCHES PAR UNE RÉFORME STRUCTURELLE DE LEUR MODE DE FINANCEMENT

1. Engager une refonte structurelle de la prestation de service unique afin de faire cesser l’injonction au remplissage des crèches et de permettre aux professionnels de se concentrer sur la qualité d’accueil proposée

a. Une évolution des règles de calcul et d’application de la PSU est déjà prévue par la Cnaf pour en limiter les effets pervers

b. L’instauration d’un financement forfaitaire revalorisé tenant compte de l’évolution réelle des coûts de fonctionnement des EAJE

2. Mettre à contribution les entreprises employeurs en créant une taxe affectée au profit des collectivités territoriales et en supprimant le crédit d’impôt famille et en mettant fin au mécanisme de réservation de berceaux par les entreprises

a. Mettre fin à la réservation de berceaux par les entreprises et supprimer le crédit d’impôt famille tout en maintenant le principe d’une participation des employeurs au financement des crèches

b. Instaurer une taxe affectée au bénéfice du bloc communal afin de leur permettre d’assurer le tiers financement des crèches

3. Mettre fin au financement dérogatoire des micro-crèches

4. Replacer les communes et les intercommunalités au cœur du financement et de l’accès aux places en crèche, en tant qu’autorités organisatrices du service public de la petite enfance

a. Positionner les communes et les intercommunalités comme le guichet unique d’accès à des solutions d’accueil du jeune enfant

b. Assurer le tiers financement des crèches par le bloc communal au travers d’une contractualisation pluriannuelle avec les gestionnaires

II. METTRE EN PLACE LES MODALITÉS DE GOUVERNANCE ET LES OUTILS NÉCESSAIRES AU PILOTAGE DE LA POLITIQUE D’ACCUEIL DU JEUNE ENFANT DANS LE CADRE DE LA MISE EN PLACE DU SERVICE PUBLIC DE LA PETITE ENFANCE

A. CLARIFIER LES MODALITÉS DE GOUVERNANCE DU SERVICE PUBLIC DE LA PETITE ENFANCE EN DONNANT TOUTE LEUR PLACE AUX COMMUNES ET AUX INTERCOMMUNALITÉS

1. Le rôle central des communes et des intercommunalités dans le maintien et le développement de l’offre d’accueil sur leur territoire

2. Le rôle d’appui des Caf et des PMI pour le financement et le contrôle des crèches

3. Institutionnaliser des instances locales de gouvernance afin d’assurer un pilotage convergent et cohérent de la politique publique de la petite enfance

4. Le pilotage national de la politique d’accueil du jeune enfant par la Cnaf et les services du ministère en charge de la famille

a. La caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), tête de réseau et principal financeur des crèches

b. Les services centraux du ministère en charge de la famille

B. S’ASSURER DE L’EXISTENCE D’OUTILS PERMETTANT RÉELLEMENT LE PILOTAGE DE LA POLITIQUE D’ACCUEIL DU JEUNE ENFANT

1. Recenser, au niveau départemental et national, le nombre de places en crèches et le nombre de professionnels manquants, en lien avec les besoins exprimés par les familles et les gestionnaires de structures

a. Cartographier les besoins en termes de places de crèches

b. Recenser les besoins en professionnels de la petite enfance

i. Estimer le nombre de professionnels manquants à l’échelle nationale et départementale

ii. Ouvrir les places de formations nécessaires à l’échelle régionale

2. Mettre en place une évaluation régulière de la réglementation applicable aux crèches et de leurs modes de financement

a. Garantir une meilleure information du Parlement en créant une annexe au projet de loi de financement de la sécurité sociale relative à l’effort de la Nation en faveur de la politique d’accueil du jeune enfant

b. Évaluer, à échéances régulières, le coût de fonctionnement des crèches et l’efficacité des financements publics en faveur de l’accueil des jeunes enfants

C. REPENSER LA POLITIQUE D’ACCUEIL DU JEUNE ENFANT EN CRÉANT DES ALTERNATIVES À L’ACCUEIL EN CRÈCHE

1. Une réforme de la qualité qui profitera de la natalité réduite mais qui contribuera, à moyen terme, à la relancer

2. Revoir les modalités des congés parentaux à la suite d’une naissance

a. L’allongement des congés au bénéfice des parents permet de garantir le bien-être des enfants et de réduire la pression sur les places en crèches

b. La nécessaire refonte des congés dont bénéficient les parents à la suite d’une naissance

c. Le congé parental d’éducation

3. La préscolarisation des enfants à partir de 2 ans

LISTE DES RECOMMANDATIONS

Les recommandations issues de ce rapport

Recommandation n° 1 : Mettre fin à la possibilité, pour les micro-crèches, de désigner un référent technique en lieu et place d’un directeur de structure

Recommandation n° 2 : Rendre obligatoire, au sein des micro-crèches, l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire en mesure de répondre à la diversité des besoins exprimés par les jeunes enfants.

Recommandation n° 3 : Aligner les exigences relatives aux diplômes du personnel des micro-crèches sur celles applicables à l’ensemble des EAJE.

Recommandation n° 4 : Assurer, de manière immédiate, la présence minimale de deux professionnels de la petite enfance dans les crèches, à tout moment de la journée.

Recommandation n° 5 : Dans le cadre de la prochaine Cog entre l’État et la Cnaf, en 2027, cibler un taux d’encadrement d’un professionnel pour cinq enfants, qu’ils marchent ou non, et à plus long terme, viser un taux d’encadrement d’un professionnel pour quatre enfants.

Recommandation n° 6 : Limiter, dans le cadre de la prochaine Cog, en 2027, la taille des sections au sein des EAJE à 15 enfants maximum, puis, à terme, à 12 enfants.

Recommandation n° 7 : Calculer le taux d’encadrement au niveau des sections/groupes d’enfants et non au niveau de l’établissement.

Recommandation n° 8 : Assurer le respect du principe de référence en garantissant aux enfants la présence des mêmes professionnels au sein de leur unité de vie.

Recommandation n° 9 : Rétablir un ratio d’encadrement obligatoire des enfants supérieur ou égal à 50 % par des puéricultrices, des éducateurs de jeunes enfants, des infirmières ou psychomotriciens diplômés d’État dans le cadre de la prochaine Cog, en 2027, et, à plus long terme, relever ce taux à 60 %.

Recommandation n° 10 : À court terme, allonger le délai à l’issue duquel, faute d’avoir obtenu des candidatures à une offre vacante d’emploi, un EAJE est autorisé à recruter du personnel non diplômé de trois semaines à deux mois. À l’horizon 2027, revenir sur la possibilité de recruter, à titre exceptionnel, du personnel non diplômé au sein des EAJE.

Recommandation n° 11 : Mettre en place une carte professionnelle pour les professionnels des crèches.

Recommandation n° 12 : Rendre obligatoire, lors des contrôles exercés par les services de PMI, l’organisation d’un entretien individuel avec chaque personnel de la structure, en l’absence de leur hiérarchie.

Recommandation n° 13 : Intégrer, dans la grille de contrôle des services de PMI sur les EAJE, un critère relatif à la vérification du respect du principe de référence en vertu duquel chaque unité de vie au sein d’un EAJE doit, par principe, toujours avoir les mêmes personnels référents.

Recommandation n° 14 : Intégrer, dans la grille de contrôle des services de PMI sur les EAJE, l’existence et la mise à jour régulière d’un livret de suivi des enfants.

Recommandation n° 15 : Questionner la standardisation des pratiques (heures de repas, heures de coucher) pour limiter les « douces violences » dans le quotidien des enfants.

Recommandation n° 16 : Confier aux Caf, en parallèle du contrôle financier qu’elles réalisent sur les EAJE, les contrôles bâtimentaires et administratifs jusqu’alors effectués par les PMI, dès lors qu’ils ne nécessitent pas l’intervention d’un professionnel de la petite enfance ou d’un professionnel médical.

Recommandation n° 17 : Étendre les missions des Caf en généralisant l’expérimentation initiée en Haute-Savoie entre les Caf et les PMI pour le contrôle des crèches.

Recommandation n° 18 : Rendre obligatoire, à court terme, pour chaque service de PMI, l’établissement d’un plan de contrôle annuel des EAJE du territoire, selon une fréquence identique pour toutes les structures, sans distinction selon leur statut juridique.

Recommandation n° 19 : Garantir, à court terme, un contrôle de tous les EAJE du territoire français par les services de PMI a minima tous les trois ans, en vue de la prochaine Cog, en 2027.

Recommandation n° 20 : Généraliser, à court terme, les contrôles inopinés comme modalité de droit commun d’exercice des contrôles des services de PMI.

Recommandation n° 21 : Mettre en œuvre une vérification, par les services déconcentrés de l’État, de l’activité des services de PMI en matière de contrôle des crèches, notamment de leur fréquence et de l’égalité de traitement entre les structures.

Recommandation n° 22 : Permettre aux services déconcentrés de l’État de se substituer aux PMI en cas de lacunes persistantes constatées en matière de contrôle des crèches.

Recommandation n° 23 : Appliquer le régime de sanctions prévu par la loi pour le plein-emploi, après instruction des alertes portant sur le fonctionnement des EAJE, en donnant la priorité à la sécurité physique et psychique des enfants.

Recommandation n° 24 : Initier, au sein du Comité de filière « petite enfance », une réflexion sur la question de la réduction, voire de l’unification, des conventions collectives applicables au secteur de la petite enfance.

Recommandation n° 25 : Encourager les communes à affecter, en priorité, des logements sociaux aux personnels occupant des postes opérationnels au sein des crèches.

Recommandation n° 26 : Lancer, à court terme, une campagne nationale de communication sur les métiers de la petite enfance afin de cibler les profils adaptés et motivés tout en informant de manière complète et réaliste sur ce qu’ils recouvrent et sur les enjeux qui y sont liés.

Recommandation n° 27 : Engager une concertation nationale, associant les syndicats des personnels et les représentants des employeurs, au sein du Comité de filière « petite enfance », afin d’établir une liste des risques professionnels physiques et psycho-sociaux auxquels sont exposés les professionnels des crèches, et d’élaborer des mesures de prévention communément partagées.

Recommandation n° 28 : Intégrer l’ergonomie des équipements et la prévention des risques professionnels au sein du référentiel bâtimentaire applicable aux crèches.

Recommandation n° 29 : Instaurer une formation obligatoire et régulière des professionnels de la petite enfance à la prévention des risques professionnels, et en particulier des risques musculo-squelettiques.

Recommandation n° 30 : Réviser le contenu de la formation prodiguée dans le cadre du CAP « Petite enfance » pour y intégrer des enseignements plus ambitieux en termes de connaissances théoriques des besoins des jeunes enfants, en lien avec les dernières avancées scientifiques.

Recommandation n° 31 : Instaurer une formation continue, régulière et obligatoire, au bénéfice des personnels des crèches, afin de mettre à jour leurs connaissances et leurs pratiques en matière d’accueil du jeune enfant.

Recommandation n° 32 : Utiliser la carte professionnelle des professionnels de la petite enfance pour vérifier la réalisation des heures de formation continue obligatoires.

Recommandation n° 33 : Rendre obligatoire la formation des gestionnaires d’EAJE aux spécificités de l’accueil des jeunes enfants, au travers de l’obtention, a minima, d’un CAP « Petite enfance ».

Recommandation n° 34 : Garantir l’organisation régulière de temps d’analyse des pratiques professionnelles entre les personnels des crèches, en les intégrant aux critères de qualité contenus dans les grilles de contrôle des PMI.

Recommandation n° 35 : Institutionnaliser, dans le cadre de la prochaine Cog, des temps d’échange, voire des formations communes, entre les personnels encadrants et les professionnels au contact direct des enfants au sein des EAJE.

Recommandation n° 36 : Diversifier les profils des professionnels recrutés en donnant une part plus importante aux professions issues de la filière éducative et sociale, et en développant des formations incluant des enseignements portant à la fois sur les aspects pédagogiques et sur les aspects sanitaires.

Recommandation n° 37 : Rééquilibrer l’ensemble des formations octroyant un diplôme dans le champ de la petite enfance, quel qu’en soit le niveau, pour tendre à ce que les enseignements pratiques et théoriques représentent chacun respectivement 50 % des enseignements totaux.

Recommandation n° 38 : Généraliser, dans toutes les formations donnant accès à des professions susceptibles d’être exercées en EAJE, la réalisation de stages à échéances régulières, dont un stage d’une durée minimale de six mois.

Recommandation n° 39 : Interdire la compensation entre les notations obtenues lors de stages pratiques et les notes obtenues dans les enseignements théoriques de telle sorte que l’obtention d’un diplôme dans le champ de la petite enfance soit conditionnée au bon déroulement des stages effectués.

Recommandation n° 40 : Interdire, au 1er janvier 2027, tout nouveau recrutement de professionnel qui serait diplômé d’une formation intervenue dans le champ de la petite enfance dont les enseignements auraient exclusivement ou majoritairement été dispensés en ligne.

Recommandation n° 41 : Développer et favoriser l’alternance au sein des formations donnant accès aux métiers de la petite enfance.

Recommandation n° 42 : Mettre en place un socle commun de connaissances et de pratiques à tous les métiers de la petite enfance dans le cadre de la formation initiale.

Recommandation n° 43 : Créer des passerelles plus dynamiques entre les différents métiers relatifs à l’accueil des jeunes enfants.

Recommandation n° 44 : Engager une concertation, sous l’égide du comité de filière, concernant l’opportunité d’élargir le champ du tronc commun de formation à l’ensemble du secteur du soin et de l’accueil des personnes vulnérables.

Recommandation n° 45 : Créer des places de formation dans le secteur de la petite enfance, en lien avec les régions, en particulier pour les métiers d’auxiliaire de puériculture et d’éducateur de jeunes enfants, sur la base d’un diagnostic territorial des besoins.

Recommandation n° 46 : Mettre fin à la tarification à l’activité des crèches et rétablir un financement forfaitaire qui permette de réellement garantir l’équilibre économique des structures.

Recommandation n° 47 : Garantir un financement forfaitaire au titre de la PSU et des participations familiales couvrant les coûts de fonctionnement des structures résultant de l’application stricte des normes réglementaires.

Recommandation n° 48 : Indexer annuellement le montant du financement forfaitaire sur l’augmentation réelle des coûts de fonctionnement, à l’aide d’une formule de révision assise sur la structure des dépenses financées par le forfait.

Recommandation n° 49 : Soulager la trésorerie des EAJE en instaurant un versement des financements de la Caf à échéances plus régulières.

Recommandation n° 50 : Supprimer le crédit d’impôt famille et mettre fin à la réservation de berceaux par l’employeur dans le cadre de la prochaine Cog.

Recommandation n° 51 : Instaurer, sur les entreprises, un prélèvement « petite enfance » affecté aux communes et intercommunalités en tant qu’autorités organisatrices du service public de la petite enfance, chargées du tiers financement des crèches.

Recommandation n° 52 : À moyen terme, mettre fin au financement dérogatoire des micro-crèches, en alignant leur modèle économique sur celui des crèches financées par la PSU, tout en rendant obligatoire le tiers financement communal.

Recommandation n° 53 : À court terme, engager une réforme paramétrique du CMG « structure » afin de soutenir plus équitablement les familles dont l’enfant est accueilli en micro-crèche.

Recommandation n° 54 : Mettre fin au système de réservation de berceaux en crèches, source d’inégalités entre les familles.

Recommandation n° 55 : Instaurer une plateforme nationale de recensement des demandes de places en crèches, permettant aux familles d’établir un ordre de préférence, tout en laissant aux communes la compétence en matière d’attribution des places, en fonction de priorités principalement fixées au niveau local.

Recommandation n° 56 : Assurer le tiers financement des crèches par le bloc communal dans le cadre de contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM).

Recommandation n° 57 : Favoriser la mutualisation de ressources au niveau intercommunal pour assurer la continuité du service public de la petite enfance et réaliser des économies d’échelle.

Recommandation n° 58 : Clarifier la répartition des compétences entre la commune et l’intercommunalité en matière d’organisation du service public de la petite enfance afin de ne pas remettre en cause les équilibres existants.

Recommandation n° 59 : Permettre à l’autorité organisatrice de la politique d’accueil collectif du jeune enfant d’assurer le suivi et l’accompagnement sur les EAJE de son territoire, en parallèle des compétences de contrôle des Caf et des PMI.

Recommandation n° 60 : Favoriser l’uniformisation des pratiques des Caf et des PMI afin de garantir l’égalité devant le service public de la petite enfance.

Recommandation n° 61 : Constituer à court terme les comités départementaux des services aux familles, qui devront suivre la construction du service public de la petite enfance et piloter la politique d’accueil sur l’ensemble du territoire.

Recommandation n° 62 : Organiser la remise, par la Cnaf, d’un rapport annuel présenté à la délégation aux droits des enfants de l’Assemblée nationale, informant le Parlement des modifications normatives intervenues au sein de son réseau, ainsi que du montant total des aides allouées par les Caf aux EAJE et les modifications envisagées.

Recommandation n° 63 : Instaurer à court terme une publication annuelle par la Cnaf du nombre total de places en crèches gelées et manquantes sur l’ensemble du territoire, et par département.

Recommandation n° 64 : Confier à la Cnaf la mission de recenser annuellement le nombre de personnels manquants dans les EAJE à l’échelle nationale.

Recommandation n° 65 : Demander à chaque Caf d’établir une cartographie des besoins en professionnels au sein des EAJE de son ressort territorial.

Recommandation n° 66 : Réaliser, au niveau régional, un schéma pluriannuel d’adaptation des formations dans le secteur de la petite enfance au besoin de professionnels constaté sur le territoire.

Recommandation n° 67 : Créer une annexe au projet de loi de financement de la sécurité sociale relative aux dépenses de la branche famille et à l’effort de la Nation en faveur de la politique d’accueil des jeunes enfants.

Recommandation n° 68 : Réaliser une étude sur le coût réel de la qualité d’accueil au sein des crèches, en tenant compte des caractéristiques principales des structures, afin d’élaborer un indice public du coût de la qualité qui permettrait aux Caf d’identifier les anomalies dans les comptes de résultat des gestionnaires de crèches (sous-financement ou financement de dépenses sans lien avec les normes réglementaires minimales).

Recommandation n° 69 : Élaborer un « tableau de bord » de l’accueil du jeune enfant, régulièrement mis en ligne, et intégrant des éléments d’informations détaillés et actualisés relatifs à l’ensemble des indicateurs applicables au secteur de la petite enfance.

Recommandation n° 70 : Publier les critères d’attribution des financements en investissement et en fonctionnement alloués par chaque Caf, pour faire la transparence sur les différences de pratiques constatées d’un département à l’autre.

Recommandation n° 71 : Allonger de deux semaines le congé maternité post-natal pour atteindre 12 semaines après la naissance pour la première et la deuxième grossesse.

Recommandation n° 72 : Transformer le congé parental en congé de naissance rémunéré sur la base d’une indemnité journalière pour un montant de 50 % du revenu brut d’une durée de trois mois pour chacun des parents.

Recommandation n° 73 : Soutenir la politique de préscolarisation des enfants pour favoriser leur socialisation.

Revue de presse suite au rapport

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